Pour un retour définitif de la paix au Burkina : « Et si on osait un gouvernement d’union nationale ? »

L’attaque du détachement militaire de Koutoukou dans le Sahel, le lundi 19 août 2019, interpellent toutes les composantes nationales sur les capacités de nuisance des groupes extrémistes au Burkina Faso. Cette attaque, selon un bilan officiel à la date du 20 août, a fait 24 militaires tués, 07 blessés et 05 portés disparus.

Ce lourd bilan a provoqué des réactions diverses de la classe politique. La première sortie est celle de l’UPC qui dénonce une mauvaise gouvernance de la sécurité et appelle à la démission du gouvernement. Le Faso Autrement remet en cause le dialogue politique de juillet 2019 et invite à la démission du gouvernement. Le CDP appelle à la collaboration entre les populations et les FDS et interpelle le gouvernement sur la nécessité d’équiper les FDS avec des moyens conséquents.

Le MPP appelle au rassemblement et dénonce la manipulation des consciences à des fins politiques. Le Président du Faso appelle à l’union sacrée pour sauver la patrie. 
Ces diverses et divergentes réactions poussent à se poser un certain nombre de questions. Tout comme les individus, la survie et la réussite d’une nation ne dépendent pas seulement des réponses trouvées aux questions mais surtout à la pertinence des questions qu’elle se pose.

Le MPP et l’APMP ont-ils failli à leur responsabilité de sécuriser le pays et d’apporter au Burkinabè le développement et la paix promis lors de la campagne électorale de 2015 ? Faut-il penser à un gouvernement d’union nationale impliquant tous les acteurs au-delà la sphère politique pour sauver le pays ? Est-ce là le vrai visage du rassemblement pour un sursaut patriotique ? Faut-il partager le pouvoir et les responsabilités pour sauver la patrie ? Est-il opportun de mettre en place un gouvernement non partisan pour gérer une situation hautement stratégique qui dépasse la sphère politique (la sécurité nationale) ? Les Burkinabè sont-ils capables de taire leurs divergences de tous ordres pour une véritable union sacrée ?

Toutes les filles et tous les fils du Burkina Faso sont-ils prêts à se donner la main, au-delà des positions partisanes et des intérêts particuliers, pour partager le pouvoir et les responsabilités pour la sécurité et la paix ? Sommes-nous dans une situation de déficit d’intelligence politique et de moyens logistiques pour faire face à l’urgence ?

Il revient à chaque camp politique, à chaque composante de la société burkinabè, à chaque acteur pris individuellement de donner des réponses appropriées à ce questionnement afin de dessiner un consensus pour rendre effectif l’appel à l’engagement collectif pour le salut national. C’est en fonction des réponses qu’on pourrait envisager un gouvernement d’union nationale pour sauver le Burkina Faso.

Il faut se rendre à l’évidence, il n’y a pas un autre Burkina Faso, il faut trouver le moyen le plus efficace pour le sauver, le protéger et le développer, dans un élan consensuel et collectif. C’est la seule solution. Le pays est la propriété de toutes et de tous, peu importe leurs bords et leurs positionnements sociaux et confessionnels.

Dans une situation critique, chaque Burkinabè doit assumer sa responsabilité et l’auteur de ses lignes ne fait qu’assumer sa modeste contribution, par la réflexion. Contribuons positivement, dans la même direction pour le salut du Burkina Faso.

Runi Wumyan, citoyen (zunoogo@yahoo.fr)

About admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *