Me Herman Yaméogo : « La place du général Diendéré n’est pas en prison »

A la reprise de l’audience du procès du coup d’Etat de septembre 2015, le vendredi 23 août 2019, Me Antoinette Ouédraogo a plaidé l’acquittement pour ses clients, Me Herman Yaméogo et Léonce Koné. Les deux sont poursuivis pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, et coups et blessures volontaires.

Plaidant assise pour raison de santé, Me Antoinette Ouédraogo a soigné les intérêts de Me Herman Yaméogo et Léonce Koné. Dans sa plaidoirie, l’avocate a sollicité l’acquittement pour ses clients car, note-t-elle, dans le dossier, « je n’ai pas trouvé d’éléments constitutifs en ce qui concerne la complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat ».

Mieux, poursuit-elle, l’auxiliaire de justice pense que « 60% des messages dans le téléphone (extraits lors de l’expertise) ne sont pas de Léonce Koné ». A l’en croire, « les contenus des messages sont suspects ».

Dans ses explications Me Ouédraogo a souligné que le Parquet n’a pas apporté d’éléments « avec un fondement juridique » pour confondre ses clients.

Par conséquent, l’avocate a plaidé l’acquittement pour les deux accusés. « C’est des pères. Ils ont servi le pays très jeunes. Monsieur le Président, ne vous laissez pas guider par les ambitions du Parquet qui a ratissé large et se retrouve coincé », a poursuivi Me Antoinette Ouédraogo.

Me Yérim Thiam, emboîtant les mêmes pas que sa consœur, a fait savoir que dans les messages SMS, des éléments en faveur de ses clients y sont mais n’ont pas été exploités par le Parquet militaire. « Me Herman Yaméogo et Léonce Koné n’ont jamais été complices du Coup d’Etat », insiste-t-il. Pour l’infraction de Coups et blessures volontaires, les accusés ont « totalement réfuté les accusations », à l’instar de Léonce Koné.
Celui-ci est, pour son mot de fin, revenu sur le débat portant sur le caractère politique du procès du coup du putsch. « Le débat sur la nature politique du procès est absurde. Le procès d’un Coup d’Etat est politique par essence », dit-il.

Son co-accusé a, quant à lui, attaqué la Transition. « Nous ne serions pas ici s’il n’y avait pas eu la Transition illégale (…) C’est cette Transition qui l’auteure morale » du Coup d’Etat, a calmé Me Herman Yaméogo.

Poursuivant dans son discours, Me Yaméogo a réitéré son appel à la réconciliation et au dialogue national. Concernant certains accusés, il a souhaité les voir sur le terrain. « La place du général Diendéré n’est pas en prison, mais au front pour bouter hors du territoire, le terrorisme ». Ce sont ces deux accusés et leurs conseils qui ont clos la phase des plaidoiries.

L’audience a été suspendue vers 17h après un dernier tour de parole donné aux différentes parties présentes au Procès.

Elle reprend le lundi 26 août 2019 avec la prochaine étape, la divulgation de la liste des questions du Tribunal, celles que se poseront les juges pour situer les responsabilités des accusés.

Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24

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